Chaque semaine, Assas Legal Innovation part à la rencontre de professionnels afin d’échanger sur le thème de l’innovation en droit.
Pour cette nouvelle édition, Ulysse Brasier a rencontré Maître Dumont, cofondateur d’un Cabinet d’Avocat nouvelle génération qui numérise la consultation juridique.
Pouvez-vous présenter en quelques mots votre cabinet, « Augustin, mon avocat » ?
« Augustin, mon avocat » est un Cabinet d’Avocats fondé par Me David Dumont et Maxime Mucetti, Avocats au Barreau de Paris, fonctionnant au moyen d’une plateforme internet de consultation juridique à destination exclusive des entreprises et des sociétés (entrepreneurs individuels, TPE, PME…).
Comment en êtes vous arrivé à l’idée de créer un cabinet sous une forme aussi originale ?
La définition donnée par la Cour de cassation du domaine réservé à l’avocature est la suivante :
Sont réservés au métier d’avocat la représentation en justice et le conseil juridique, qui sont donc deux activités réglementées. A contrario, la Cour de cassation a aussi déterminé les activités qui ne sont pas réservées au métier d’avocat : l’information juridique et les modèles d’acte simple.
Nous, nous sommes avocats ; et notre activité, c’est le conseil.
Notre idée était de créer une plateforme qui permette aux entrepreneurs et aux sociétés de bénéficier du service d’un Cabinet d’avocats, de manière rapide, simple, intuitive et contemporaine. Les entreprises ont, au quotidien, des questions juridiques diverses (sur le droit fiscal, le droit du travail, le droit des contrats, le droit des sociétés, le droit immobilier, le droit des affaires, la propriété intellectuelle, les nouvelles technologies…) qui, jusqu’à maintenant, les freinent dans leur activité car elles ont besoin de réponses fiables, écrites, engageantes et rapides. Il fallait trouver une solution simple, sans rendez vous, qui leur permette d’avoir recours à la réponse d’un Cabinet d’avocats très rapidement pour sortir de l’embarras dans leur activité quotidienne.
Nous avons fait réaliser une étude de marché en janvier 2017 par Ipsos auprès de 300 entreprises et sociétés, et les résultats ont été extrêmement riches d’enseignement. C’est la simplicité d’accès à l’avocat qui rend notre cabinet attractif. Avec notre plateforme, en 4 jours, l’entreprise obtient la réponse à sa question.
Concernant vos honoraires, comment sont-ils fixés ?
Nos honoraires sont transparents, ils sont fixes et uniques : 350 euros HT la question, incluant 12 pages de pièces jointes. Si le client joint plus de 12 pages, il paiera 8 euros HT supplémentaires par page supplémentaire jointe.
Votre rapport avec le client, qui est différent du rapport habituel qu’entretiennent les cabinets classiques, implique-t-il ou impliquera-t-il des changements dans votre façon de travailler en interne (méthodes, outils utilisés, etc) ?
En tant qu’avocats, nous avons des obligations déontologiques et nous les aurons toujours.
Nous avons le devoir d’aider le client à affiner sa question si celle-ci n’est pas claire, nous devons assurer la confidentialité de nos échanges, et nous devons éviter le conflit d’intérêts ; ce que notre plateforme prévoit, et qui a nécessité des développements informatiques importants.
Nous continuons à exercer notre profession en délivrant du conseil juridique.
L’absence de rendez-vous est la clé de la rapidité de la réponse attendue par nos clients.
A l’avenir évidemment, toute la profession sera touchée par les évolutions technologiques qui nous entourent. On parle d’ores et déjà, concernant la représentation en justice, de justice prédictive. Mais l’intelligence artificielle aura également un impact sur le conseil juridique. L’intelligence artificielle, c’est l’agrégation de données déjà connues. Ce qui va changer le métier d’avocat, c’est le deep learning, car il va permettre d’accéder à des connaissances stockées dans une base de données, mais également bientôt de formuler des réponses de manière autonome.
Nous commençons déjà à travailler sur cette évolution ; et ce sera en partie l’aboutissement de notre cabinet : innovation de forme et innovation de fond.
L’évolution en cours est donc technologique, mais c’est aussi une évolution dans les mœurs. Je ne crois pas que cela aura pour conséquence de faire disparaître le métier d’avocat. L’avocat est un acteur de référence du conseil, dont on a d’autant plus besoin à mesure que le droit se complexifie. D’ailleurs, il y a et il y aura toujours un avocat du cabinet qui répond à chacune des questions posées sur la plateforme, nous restons bien et avant tout une équipe humaine.
Un mot, pour conclure ?
« Augustin, mon avocat » est un Cabinet d’Avocats, nouvelle génération, qui transforme le rapport des entreprises et des sociétés au conseil juridique.