La Legaltech au coeur de l’actualité #137

Chaque semaine, Assas Legal Innovation vous plonge dans l’actualité de l’innovation en droit, en recensant les derniers articles publiés et en les classant par thème.

BLOCKCHAIN – FINTECH – CRYPTOMONNAIES

DONNÉES PERSONNELLES & CYBERSÉCURITÉ

  • La mise en place d’un bouclier cyber européen
    • La Commission européenne a proposé le 22 mars 2022 deux règlements pour renforcer la protection des institutions des États membres. L’un porte sur l’établissement de règles communes et l’autre sur la sécurité de l’information. Le but de ces deux règlements est d’une part, de renforcer la résilience et les capacités de réaction des institutions face aux menaces et incidents, et d’autre part, de faciliter les échanges sécurisés d’information entre les institutions, organes et les États membres.
  • Le projet de loi LOPMI pour structurer la stratégie de l’État dans la lutte contre les cyberattaques
    • Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) prévoit de créer une agence numérique des forces de sécurité, une école “cyber” au sein du ministère et un équivalent numérique de l’appel 17 pour le cyber afin de « signaler en direct une cyberattaque ou une escroquerie en ligne ». Le recrutement de 1500 cyber-patrouilleurs ainsi qu’une sensibilisation de toutes les entreprises aux risques de la cybercriminalité sont prévus.
  • L’Assurance-maladie victime d’un vol de données personnelles, voire de données de santé
    • Les fuites de données dans le monde de la santé se multiplient ; l’assurance maladie a découvert une fuite de données personnelles touchant 510 000 assurés. Les catégories de données personnelles impactées par cette violation sont celles relatives aux données d’identité, des données relatives aux droits, et enfin au numéro de sécurité sociale. Si l’assurance maladie exclut toutes « données relatives aux éventuelles pathologies/ maladies à la consommation de soins », autrement dit les données de santé, les données personnelles volées peuvent toutefois devenir des données de santé « par croisement », lorsqu’elles sont combinées à d’autres informations.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
  • La commission spéciale du Parlement européen AIDA adopte sa feuille de route pour 2030
    • Après 18 mois de recherches, la commission spéciale sur l’intelligence artificielle (AIDA) a adopté ses recommandations pour 2030. Elle met en avant le retard de l’UE en la matière et identifie différents moyens pour permettre le développement de l’IA dans des secteurs où elle serait particulièrement bénéfique (santé, environnement, emploi). Concernant la règlementation de l’IA, la commission propose de proportionner celle-ci en fonction de l’usage visé et des risques liés. La commission avertit également devant les risques d’une utilisation de certaines technologies par les régimes autoritaires mais aussi des plateformes dominantes et qui porteraient atteinte aux droits fondamentaux des individus et notamment à leur droit au respect de la vie privée.
  • L’IA au service de l’égalité des candidats aux élections présidentielles
    • La société « Pluralisme » lance un site internet permettant de retracer le temps de parole des candidats à l’élection présidentielle de manière fiable grâce à l’IA. Le site Elections-tracker.fr devrait ainsi permettre à partir du 28 mars (début de la campagne présidentielle officielle) de retranscrire et qualifier les discours des candidats aux travers de technologies de reconnaissance faciale, vocale et labiale ainsi que des algorithmes d’analyse sémantique.
SMART CONTRACTS
  • La demande de diversification d’investissements dans les sociétés de smart contracts toujours plus dynamique
    • Le 22 mars 2022, Grayscale Investment®, le plus grand gestionnaire d’actifs de monnaies digitales, a annoncé lancer sa nouvelle offre : une plateforme permettant d’investir dans les capitalisations boursières des leaders du secteur des smart-contracts utilisant l’Ethereum.  Aucune société ne s’étant complètement imposée dans ce domaine, l’idée est que ces dernières puissent bénéficier d’investissements en les canalisant à travers une plateforme unique.
  • Le potentiel de l’utilisation des smart contracts dans le domaine de l’arbitrage
    • Durant la Conférence internationale sur l’arbitrage et la mondialisation, le juge Chandrachud a défendu que l’efficacité des délais d’arbitrage pourrait être grandement améliorée si un smart contract s’occupait de désigner l’arbitre. De même, la clause d’arbitrage pourrait être codé comme un smart contract avec la résolution du contentieux étant opérée par l’algorithme lui-même. Néanmoins, cette alternative à l’arbitrage traditionnel n’est pas exemptée de critiques, notamment celles portant sur les biais inhérents à la conception des algorithmes.
  • En 1 an, Fantom a multiplié le déploiement mensuel de ses smart contracts par 42
    • En février 2021, 111 smart contracts avaient été déployé par la blockchain Fantom qui utilise le langage Solidity. Ce chiffre est passé à 4 677 pour le seul mois de février 2022. Fantom a un succès particulièrement important depuis 1 an, considéré même comme le premier rival d’Ethereum. Son avantage réside dans les frais de transaction sur sa blockchain (gas fees) qui s’élèvent à 0,001 $ contre 120$ environ pour Ethereum pour chaque échange de token.
GOVTECH
  • Un encouragement à la circulation des données de transport
    • Le rapport édité pour le Forum international des transports, fait état d’une suggestion du partage des données de mobilité. Ainsi, les informations engendrées par les usagers des services de transport en commun pourraient être communiquées entre collectivités territoriales et entreprises gestionnaires des services, sous réserve du cadre imposé par le RGPD. Ces données pourraient ensuite être employées dans une double perspective d’amélioration du service et de planification urbaine cohérente.
  • Des moyens policiers numériques accrus
    • Dans le cadre de la transformation numérique des services publics, la loi LOPMI poursuit l’adaptation des forces de police au numérique. L’article 8 de la loi permet ainsi le dépôt de plainte électronique. Ce dispositif est néanmoins conditionné au fait qu’une intervention des services de police technique et scientifique ne soit pas requise.
  • La politique d’inclusion numérique à l’heure du bilan
    • Axe majeur du mandat d’Emmanuel Macron, l’heure est à l’évaluation de la politique d’inclusion numérique. Si plusieurs plans, à l’image de France Très Haut Débit et du New Deal mobile, ont été déployés pour faciliter l’accès à Internet et faire diminuer l’illectronisme, le bilan demeure contrasté. En dépit d’un investissement couplé en personnel, par le recrutement de 4000 conseillers numériques France Services, et en termes de formation, avec le développement du pass numérique, la Défenseure des Droits relevait une diffusion encore trop limitée de ces dispositifs.

 

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